Ma pratique gravite principalement autour de la question du portrait, du temps nécessaire à sa construction et à sa lecture. J’utilise spécifiquement le dessin et la gravure lors de mes recherches, puisant dans des images d’archives et dans mon milieu immédiat les formes constituantes de mes travaux. Les captations vidéos issues de mon environnement sont le prétexte pour mettre en place des protocoles qui révèlent l’expérience du travail et sa durée dans le temps. Je tiens, dans mon processus de création, à créer un dialogue entre l’image fixe et l’image en mouvement. En appliquant un procédé de traçage, d’accumulation et de déformation d’images, je tiens à révéler la dynamique qui s’installe au cœur de la relation entre l’artiste et l’œuvre en cours de production. La ligne devient le parcours de l’œil, celui de l’artiste et du spectateur confondu, matérialisant le chemin nécessaire pour reconstruire le trajet parcouru par la main. J’inclus l’échantillonnage et l’accident comme catalyseurs à ma création artistique. Dans mon travail, il y a la volonté de voir la forme apparaître à la toute fin du processus : un développement de l’image. Mes travaux sont donc des formes dérivées du réel qui rendent possible une lecture sans cesse renouvelée du dessin et de la gravure. Je ne veux pas produire une image voilée, mais bien créer des œuvres capables de générer un sentiment de tension dans la lecture d’une image énigmatique.